Dossier « Le décrochage scolaire des filles : quelle spécificité? »

Dossier « Le décrochage scolaire des filles : quelle spécificité? »

À lire dans l'édition d'avril 2014 du bulletin PARcours :

Le 18 mars dernier avait lieu à Montréal un forum organisé par Relais-Femmes sur le décrochage scolaire des filles et intitulé : Et qu’en est-il du décrochage scolaire des filles?. Les 140 participantes présentes se sont engagées collectivement à rencontrer trois objectifs spécifiques portés aussi par PARcours : tracer un portrait de la situation, mobiliser le milieu et découvrir des pratiques porteuses. Praticiennes et chercheures, d’une même voix, dénoncent le silence entourant la situation spécifique du décrochage scolaire des filles.

Le décrochage scolaire des filles : une spécificité bien réelle

La Fédération autonome de l’enseignement (FAE), en collaboration avec Relais-Femmes, a réalisé en 2012 une étude, rendue publique à l’occasion de la journée internationale des femmes et peu diffusée depuis. Cette étude a constitué l’étincelle du Forum du 18 mars. Si nous connaissons mieux les causes du décrochage scolaire, nous ne sommes pas en mesure d’en mesurer toute la spécificité selon le genre. Et pourtant, les pages de ce bulletin le montrent hors de tout doute, comme l’a fait le Forum: si nous voulons réduire significativement le taux de décrochage scolaire, il nous faut comprendre la situation spécifique des filles.

Mieux comprendre pour agir plus adéquatement

Dans l’esprit d’une véritable coconstruction des connaissances, chercheures et praticiennes ont partagé savoirs et connaissances durant la journée du 18 mars. Le portrait apparaît encore très partiel, morcelé, mais suffisant pour susciter une volonté plurielle et concertée de poursuivre la recherche et les initiatives novatrices de pratique.

Les suites du décrochages colaire des filles dans les parcours de vie

Les conséquences du décrochage scolaire des filles sont immenses. On en trouvera des traces sous la plume de Sophie Latour et de France Côté, dans ces pages. Des études statistiques dans plusieurs pays le démontrent : les filles sans diplôme sont plus désavantagées –au niveau de l’emploi et du salaire, entre autres - que les garçons dans la même situation. Ces conséquences n’atteignent pas que les filles prises individuellement. Elles atteignent toute la société québécoise ainsi que les pays européens, du moins l’Espagne, comme on le lira sous la plume de Francesca Salvà.

Soutenir l’effort des principales intéressées

Or les conséquences lourdes et quasi inévitables du décrochage scolaire des filles ne sont pas irrémédiables, loin s’en faut! Les jeunes filles et les femmes interviewées dans l’étude de la FAE ont elles-mêmes identifié un désir d’améliorer leurs conditions de vie, mais aussi de travailler dans un domaine d’emploi conforme à leurs intérêts. Elles rejoignent en cela le point de vue des jeunes filles de 4 pays interviewées dans le documentaire de PARcours L’école pour moi. Pour le Forum, le réalisateur Jonathan Durand a d’ailleurs produit un montage des propos des filles que l’on peut visionner sur le site de PARcours.

Un impératif d’action collective!

Nous sommes ici au coeur des préoccupations de PARcours : l’importance cruciale de soutenir les filles et les femmes qui souhaitent s’engager dans un processus de raccrochage scolaire par une pluralité de mesures adaptées à leurs situations plurielles. Néanmoins, le but ultime des efforts collectifs à déployer, s’il n’exclut évidemment pas le diplôme, me semble le goût d’apprendre - tout au long de la vie -, cultivé par des liens sociaux significatifs et par une valorisation collective de l’éducation, soutenue par des conditions de vie favorables! Ainsi, en transmettant un tel « trésor » à leurs enfants, les filles, futures mères, contribueront directement à briser le cycle infernal de reproduction de la pauvreté!

-> Consultez le dossier (PDF)