Étude - Profil professionnel et surqualification des jeunes travailleurs au Canada, 1991 à 2011

Étude - Profil professionnel et surqualification des jeunes travailleurs au Canada, 1991 à 2011

Entre 1991 et 2011, les jeunes Canadiens âgés de 25 à 34 ans sont devenus plus susceptibles d'avoir des emplois de professionnels. Cependant, une partie de ceux-ci étaient « surqualifiés » au cours de la période — c'est-à-dire qu'ils occupaient des postes exigeant des niveaux de scolarité inférieurs.

Deux études publiées aujourd'hui dans Regards sur la société canadienne exposent certains points saillants de l'évolution des caractéristiques professionnelles des jeunes hommes et femmes au Canada entre 1991 et 2011, une période au cours de laquelle le niveau de scolarité des jeunes a connu une hausse importante.
La première étude visait à déterminer si les jeunes diplômés et non-diplômés âgés aujourd'hui de 25 à 34 ans travaillent dans les mêmes professions que leurs homologues il y a 20 ans.

La seconde étude examine la variation de la proportion de travailleurs « surqualifiés » dans l'emploi qu'ils occupent, l'accent étant mis sur les diplômés universitaires.

Les jeunes travailleurs sont plus susceptibles d'exercer des professions hautement spécialisées

Entre 1991 et 2011, la proportion de jeunes travailleurs âgés de 25 à 34 ans titulaires d'un diplôme universitaire a augmenté, passant de 19 % à 40 % chez les femmes et de 17 % à 27 % chez les hommes.

Au cours de la même période, la proportion de jeunes travailleurs masculins et féminins dans des emplois de professionnels — c'est-à-dire ceux qui exigent un diplôme universitaire — a aussi augmenté. Elle est passée de 18 % à 28 % chez les femmes et de 13 % à 18 % chez les hommes.

Parallèlement, la proportion de jeunes hommes et femmes qui occupaient des postes exigeant des études de niveau secondaire ou moins a diminué, passant de 48 % à 36 % chez les femmes et de 42 % à 33 % chez les hommes.

Les autres travailleurs occupaient des postes de gestion (8 % des femmes et 11 % des hommes) et des postes exigeant un diplôme collégial ou un programme d'apprentissage (28 % des femmes et 38 % des hommes). Ces proportions n'ont pas varié considérablement au cours de la période visée par l'étude.

Les trois professions les plus courantes chez les femmes diplômées étaient les mêmes en 1991 et en 2011

En 1991 et en 2011, les trois professions les plus courantes parmi les jeunes femmes titulaires d'un diplôme universitaire étaient celles d'infirmières, d'institutrices à la maternelle et au primaire, et de professeures au niveau secondaire. Ces professions regroupaient plus de 20 % de toutes les femmes diplômées universitaires pour ces deux années.

Chez les hommes titulaires d'un diplôme universitaire, les trois professions les plus courantes en 2011 étaient celles de programmeurs et de développeurs en médias interactifs, de vérificateurs et de comptables, et de professeurs au niveau secondaire. Ces trois professions regroupaient 11 % de ces jeunes travailleurs masculins. Des professions semblables étaient au sommet de la liste des jeunes hommes diplômés universitaires en 1991.

Parmi les personnes sans diplôme universitaire, l'emploi le plus courant en 2011 était celui de vendeur et de commis-vendeur, qui regroupait 4 % des femmes et 3 % des hommes de ce groupe. Les deux autres professions les plus courantes étaient celles de charpentiers-menuisiers et de conducteurs de camion chez les hommes, et d'éducatrices et d'aides-éducatrices de la petite enfance ainsi que de commis de bureau générales chez les femmes.

En 1991 et en 2011, les jeunes hommes sans diplôme universitaire étaient employés dans des professions semblables, puisque quatre des cinq professions les plus courantes étaient les mêmes pour ces deux années.

En 1991, les deux professions les plus courantes chez les jeunes femmes sans diplôme universitaire étaient celles de secrétaires et de commis à la comptabilité et personnel assimilé, qui regroupaient 12 % de l'ensemble des femmes de ce groupe. En 2011, la part de celles employées dans ces deux professions avait diminué à 4 %.

Proportion croissante de femmes au sein de nombreuses professions

La proportion de femmes a augmenté dans de nombreuses professions entre 1991 et 2011. Cette augmentation a été particulièrement marquée chez les travailleurs titulaires d'un diplôme universitaire.

Par exemple, chez les diplômés universitaires, la part de femmes a augmenté chez les agents de programmes, recherchistes et experts-conseils en politiques de la santé (passant de 47 % à 76 %), les spécialistes des ressources humaines (passant de 57 % à 78 %) et les omnipraticiens et médecins de famille (passant de 43 % à 62 %).

Parmi les personnes sans diplôme universitaire, la proportion de femmes a augmenté dans certaines professions, comme les policiers (passant de 13 % à 24 %), mais elle a diminué dans certaines autres, comme les cuisiniers (passant de 50 % à 33 %).

Au cours de la période visée par l'étude, la répartition hommes-femmes dans les professions est demeurée plus disproportionnée parmi les travailleurs sans diplôme universitaire. En comparaison, cette répartition était plus équilibrée dans les professions où les travailleurs détenaient un diplôme universitaire.

La surqualification est demeurée stable chez les diplômés universitaires

Les personnes dont le niveau de scolarité excède le niveau de compétence exigé pour leur emploi peuvent être considérées comme étant surqualifiées.

L'un des indicateurs de la surqualification est la proportion de diplômés universitaires qui travaillent dans des professions exigeant des études de niveau secondaire. Cette mesure exclut toutefois les personnes occupant des postes de « gestion ».

Selon cet indicateur, 18 % des hommes et des femmes titulaires d'un diplôme universitaire âgés de 25 à 34 ans étaient surqualifiés en 2011. Ces proportions ont peu varié depuis 1991, malgré la forte croissance du nombre de diplômés universitaires au cours de la période.

Cependant, des variations importantes des taux de surqualification ont été observées entre les catégories d'immigrants et les différents domaines d'études.

Parmi les immigrants diplômés universitaires qui n'ont pas obtenu leur diplôme au Canada ou aux États-Unis, 43 % des femmes et 35 % des hommes travaillaient dans des professions exigeant des études secondaires en 2011.

En comparaison, les taux variaient entre 15 % et 20 % chez les hommes et les femmes nés au Canada, ainsi que chez les immigrants ayant obtenu leur diplôme universitaire au Canada ou aux États-Unis.

Environ le tiers des travailleurs hommes et femmes titulaires d'un diplôme universitaire en sciences humaines étaient surqualifiés en 2011.

Par contre, moins de 15 % des hommes et des femmes détenant un diplôme universitaire en éducation, en sciences de la santé ou un domaine connexe, et en architecture, génie ou un domaine connexe étaient surqualifiés.

D'autres facteurs étaient associés à des taux plus faibles de surqualification, comme le fait d'être plus âgé (par exemple plus de 30 ans) et le fait d'avoir un niveau de scolarité supérieur au baccalauréat (par exemple une maîtrise ou un doctorat).

La surqualification variait également d'une région à l'autre. Plus particulièrement, les jeunes travailleurs vivant au Québec étaient moins susceptibles d'être surqualifiés que ceux vivant en Ontario.

Les articles « Évolution du profil professionnel des jeunes hommes et des jeunes femmes au Canada » et « La surqualification des nouveaux diplômés universitaires au Canada » sont maintenant disponibles dans la publication Regards sur la société canadienne (Numéro au catalogue 75-006-X). L'étude est accessible à partir du module Publications de notre site Web, sous l'onglet Parcourir par ressource clé.