La rareté de la main d’œuvre demeure ce qui préoccupe le plus les travailleurs canadiens pour l’année 2014

La rareté de la main d’œuvre demeure ce qui préoccupe le plus les travailleurs canadiens pour l’année 2014

MONTRÉAL, 25 février, 2014 – Selon une étude menée par Randstad Canada en collaboration avec Ipsos Reid, l’écart des compétences demeure le sujet de préoccupation le plus important chez les travailleurs canadiens. En effet, plus de neuf répondants sur 10 (91,2 %) croient que la pénurie de main d’œuvre et les écarts de compétences seront toujours des problématiques majeures à surveiller au cours de l’année.

Dans le cadre de l’Étude sur les tendances du marché de l’emploi en 2014 de Randstad Canada, nous avons sondé 2076 employés et gestionnaires, partout au Canada, afin de connaître leurs attentes pour la prochaine année. Selon les répondants, les plus grands défis avec lesquels les organisations doivent composer sont le manque de travailleurs dans les métiers spécialisés (16,3 %), la sous-traitance des emplois et le nombre grandissant des travailleurs internationaux (15,2%) ainsi qu’un manque général de travailleurs spécialisés (9,9%). Les personnes sondées de la région des Prairies (23,2 %) et de l’Alberta (21,6 %) croient que la pénurie d’employés dans les métiers spécialisés s’avère la plus grande embûche pour l’année 2014.

« Les résultats reflètent ce que nous avons constaté sur le terrain au cours de la dernière année. Les entreprises dans les secteurs industriels et techniques ont de la difficulté à trouver des candidats hautement qualifiés. Cette réalité est plus criante dans l’ouest en raison de l’essor des projets gaziers et pétroliers ainsi qu’au Québec à cause d’une croissance dans les des TI et dans l’industrie aérospatiale », affirme Tom Turpin, président de Randstad Canada.

Les métiers spécialisés : l’industrie la plus prometteuse selon les Canadiens

Près de la moitié des individus sondés (44,7 %) considèrent les métiers spécialisés comme l’un des trois industries les plus prometteuses en ce qui a trait aux possibilités d’emploi lors de la prochaine année. Près d’une personne sur quatre (23,8 %) considèrent que c’est la meilleure industrie pour décrocher un poste. La santé (38,2 %), le secteur pétrolier et gazier (33,9%), les technologies (26,9%) ainsi que l’ingénierie et la construction (25,2%) se classent aussi parmi les cinq domaines présentant le meilleur potentiel de trouver un emploi.

Parmi les répondants, les femmes croient que les secteurs pétrole et gaz, et ingénierie et construction présentent les meilleures possibilités d’emploi au cours de la prochaine année. Par ailleurs, plus de femmes (48,5 %) que d’hommes (42,3%) croient que le secteur des métiers spécialisés offre les meilleures opportunités de travail 2014.

Les organisations à but non lucratif, le milieu universitaire, le domaine du spectacle, des loisirs et l’industrie des produits de consommation courante sont considérés par les répondants comme les secteurs qui offrent le moins de possibilités d’emploi en 2014. De plus, près de trois personnes sur dix (28,9%) voient les métiers spécialisés (c’est-à-dire les plombiers, électriciens, etc.) comme les compétences les plus recherchées en ce moment. Ce constat se vérifie particulièrement dans les régions à l’ouest de l’Ontario et à l’est du Québec, ce qui laisse présumer une forte demande à venir d’un bout à l’autre du pays pour ces travailleurs.

Les organisations en font-elles assez pour trouver des solutions au problème de l’écart de compétences?

Qu’ils soient des gestionnaires ou des employés, des résidents de la Colombie-Britannique ou du Québec, les répondants croient que que la responsabilité d’aborder adéquatement le problème de la pénurie et des écarts de compétences incombe aux entreprises, aux gouvernements ainsi qu’au système d’éducation et non aux travailleurs canadiens. Selon les individus sondés, la promotion, la rémunération et l’investissement dans la formation axée sur les compétences sont des éléments cruciaux pour régler ce problème à court et à long terme.

De plus, quatre personnes sur dix (40 %) croient que les entreprises doivent investir davantage dans la formation basée sur les compétences pour leurs employés. Par ailleurs, plus de trois personnes sur dix (38 %) croit que les institutions académiques doivent faire plus d’efforts afin de promouvoir les industries et les emplois qui ont le plus de potentiel de mener à une carrière dans les secteurs où il y a une pénurie ou un écart de compétences.

Un répondant sur trois (32,9 %) croit que les gouvernements doivent investir plus dans des formations basées sur les compétences pour les personnes au chômage ou celles qui sont sous-employées. Le quart des personnes sondées (25,7 %) pensent aussi que les gouvernements doivent offrir davantage de mesures incitatives pour encourager les travailleurs à se diriger vers des postes où il existe une pénurie ou un écart de compétences.

Près de la moitié (41,4 %) des jeunes travailleurs de 18 à 34 ans s’attendent à ce que les entreprises offrent de meilleurs avantages pécuniaires, tandis que 44,9 % des employés plus âgés (55 ans et plus) sont particulièrement critiques envers les institutions académiques à qui ils attribuent la responsabilité de promouvoir les possibilités de carrière dans des secteurs clés auprès des étudiants. Plus de femmes que d’hommes croient que les gouvernements peuvent exercer une influence positive, tandis que les hommes sont plus nombreux à croire que la responsabilité de trouver des solutions revient aux entreprises.

Encore des perceptions négatives

Selon l’étude, les travailleurs canadiens croient que l’éducation et les perceptions sont les raisons principales qui ont mené à la pénurie que l’on connaît. Parmi les répondants, quatre personnes sur cinq (79 %) croient qu’une méconnaissance des métiers spécialisés fait en sorte que moins de Canadiens considèrent ce secteur comme un bon choix de carrière. Plus des trois quarts (76,6%) des personnes sondées pensent qu’une perception négative perdure, et qu’un travail en métiers spécialisés est moins respecté et plus démodé qu’un emploi « col blanc », ce qui expliquerait pourquoi moins de Canadiens se tournent vers ce type de poste.

Les répondants de l’Ontario (69,4 %) disent avoir subi une certaine pression familiale les poussant à choisir des carrières plus traditionnelles de « cols blancs » durant leurs années d’études. Par ailleurs, les Québécois (52,2 %) sont les répondants ayant subi le moins de pression de la part de leur famille.

Perspectives d’avenir

Plus du tiers des personnes sondées (37 %) ont répondu qu’elles considéreraient une carrière dans les métiers spécialisés s’il y avait de belles perspectives d’emploi à court et à long terme ou si ce domaine leur offrait une meilleure sécurité d’emploi à long terme que les autres secteurs (34,8 %). Pour près d’un tiers (31,8 %), l’accessibilité des programmes de formation visant à faciliter la transition vers cette industrie les inciterait à faire un changement de carrière.

Plus d’un quart de Québécois (25,8 %) et de Canadiens (25,5 %) âgés de moins de 35 ans envisageraient d’aller vers les métiers spécialisés si les coûts de la formation étaient moins ou pas élevés avant de commencer à travailler. Seulement un Canadien sur six (16,7 %), et une femme sur cinq (20,6 %) ne considérerait jamais une carrière dans ces emplois.

« Il reste encore des efforts à déployer pour changer la perception négative qui persiste au sujet des métiers spécialisés. Nous devons tous contribuer à promouvoir cette industrie, que ce soit les entreprises, les écoles, les gouvernements ainsi que les agences de placement de personnel comme Randstad. Puisque les compagnies utilisent plus d’équipement et de technologies complexes, elles ont besoin de travailleurs possédant des compétences techniques spécialisées, qui permettent d’avoir accès à des salaires plus élevés. De belles possibilités existent pour les jeunes Canadiens désirant une formation et un cheminement de carrière différents ainsi que pour les organisations prêtes à investir dans la formation et le développement de compétences par l’entremise de programmes pour apprentis », affirme Tom Turpin.

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Méthodologie du sondage

Ce sont les résultats d’un sondage mené par Ipsos-Reid (affaires publiques) pour Randstad Canada. Un échantillon de 2 076 travailleurs canadiens fut choisi par l’entremise du panel en ligne d’Ipsos, dont 800 gestionnaires et employeurs ainsi que 1 276 travailleurs canadiens. Le sondage a eu lieu du 20 au 29 décembre 2013. La marge d’erreur est de ± 2.5 points de pourcentage pour tous les travailleurs canadiens, de ± 4 points de pourcentage pour les gestionnaires au Canada et de ± 3.1 points de pourcentage pour tous les employés canadiens qui ne détiennent pas un poste de gestion.