Karen Messing reçoit le titre de professeure émérite

Karen Messing reçoit le titre de professeure émérite

La Faculté des sciences a remis, hier, le titre de professeure émérite à Karen Messing, professeure associée au Département des sciences biologiques et au Centre de recherche interdisciplinaire sur la biologie, la santé, la société et l'environnement (CINBIOSE), ainsi que le titre de bâtisseur enseignant, à titre posthume, à Armel Boutard, en présence de son épouse, la professeure Lucie Sauvé, professeure au Département de didactique. Par ce geste, l'UQAM et sa faculté des sciences ont voulu exprimer leur gratitude envers deux professeurs pour la qualité exceptionnelle de leurs réalisations en enseignement, en recherche ou en services à la collectivité.

Karen Messing
 
Détentrice d'un baccalauréat en relations sociales de l’Université Harvard (1963), ainsi que d'une maîtrise en génétique (1970) et d'un doctorat en biologie (1975) de l'Université McGill, Karen Messing a enseigné à l'UQAM de 1976 à 2008. Pendant sa carrière, elle s’est spécialisée dans l’étude de la santé au travail.
 
La professeure a été l’une des premières à décrire les contraintes et les exigences des emplois des femmes dans le secteur des services. Elle a ainsi fait sa marque par ses recherches sur les manières de tenir compte des différences biologiques et sociales entre les femmes et les hommes, ainsi que des différences ethniques et linguistiques, afin que les études des accidents de travail et des maladies professionnelles reflètent correctement les expositions en milieu de travail. Ses recherches sur les effets de la posture de travail sur les maux de dos et les maux aux membres inférieurs ont été citées en exemple au Québec, au Canada et à l'étranger.
 
En 1993, Karen Messing a été la première femme issue des sciences naturelles à recevoir un prix de l’ACFAS, le prix Jacques-Rousseau en recherches interdisciplinaires. L'année suivante, elle a été nommée «Femme de mérite» par le YWCA de Montréal. Entre 1995 et 1997, elle a été détentrice de la bourse d’excellence du Conseil québécois de la recherche sociale, ce qui lui a permis de publier One-eyed Science : Occupational Health and Working Women (Temple University Press, 1998), un ouvrage de référence pour quiconque s'intéresse à la santé des femmes au travail.
 
Cofondatrice et première directrice du CINBIOSE, Karen Messing a aussi cofondé à l'UQAM le Groupe interdisciplinaire d’études et de recherche sur les femmes (GIERF), l’ancêtre de l'Institut de recherches et d'études féministes (IREF), ainsi que l'équipe de recherche L’Invisible qui fait mal, en collaboration avec les comités de santé au travail et de condition féminine des trois centrales syndicales (FTQ, CSN, CSQ). Ses travaux ont d'ailleurs influencé le mouvement syndical en matière de santé des femmes au travail. L'ouvrage Comprendre le travail des femmes pour le transformer, paru sous sa direction, a été publié par l'European Trade Union Institute et a été traduit dans plusieurs langues.
 
Depuis sa retraite, Karen Messing continue de superviser des étudiants de cycles supérieurs et de participer à des projets de recherche subventionnés par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH).