Le Conseil de la fédération annonce les lauréats du Prix de l'alphabétisation 2012

Le Conseil de la fédération annonce les lauréats du Prix de l'alphabétisation 2012

Communiqué

HALIFAX, le 24 juill. 2012 /CNW/ - Les premiers ministres provinciaux et territoriaux ont dévoilé aujourd'hui les noms des lauréats du huitième Prix d'alphabétisation du Conseil de la fédération. Ce prix sert à récompenser les réalisations extraordinaires, des pratiques novatrices et l'excellence en alphabétisation. Il est présenté dans chaque province et territoire aux éducateurs, bénévoles, apprenants, organismes communautaires, organismes non gouvernementaux et entreprises.
 
Les lauréats du Prix de l'alphabétisation 2012 du Conseil de la fédération sont :
  • Lisa O'Blenis - Alberta
  • Literacy Alliance of the Shuswap Society (LASS) - Colombie-Britannique
  • Terry Affleck - Île-du-Prince-Édouard
  • Tina Bergen - Manitoba
  • Maria (Candy) Mateo - Nouveau-Brunswick
  • Elizabeth Cormier - Nouveau-Brunswick
  • Kimberlly (Kim) Nielsen - Nouvelle-Écosse
  • Annie Neglak - Nunavut
  • Community Literacy of Ontario - Ontario
  • Romain Audet - Québec
  • Gordon Li - Saskatchewan
  • Karra Dillon - Territoires du Nord-Ouest
  • Doris Roberts - Yukon
« Au nom des premiers ministres, je félicite les lauréats de 2012 du Prix de l'alphabétisation du Conseil de la fédération », a déclaré Darrell Dexter, premier ministre de la Nouvelle-Écosse et président du Conseil de la fédération. « La détermination des apprenants et le dévouement des intervenants constituent des exemples pour tous les Canadiens. Les lauréats de ce prix méritent largement cette reconnaissance. »
 
Ces prix rendent hommage à la contribution exceptionnelle de Canadiens dans tous les secteurs de l'alphabétisation que ce soit au sein des familles, chez les Autochtones, dans le milieu de la santé, sur les lieux de travail ou dans les communautés. Les premiers ministres ont créé le Prix en 2004 pour souligner l'importance de l'alphabétisation en tant que facette essentielle des compétences des Canadiens pour participer en tant que citoyens actifs et à part entière à tous les secteurs de notre société.
 
Les lauréats reçoivent un certificat signé par le premier ministre de leur province ou de leur territoire ainsi que la médaille du Prix d'alphabétisation du Conseil de la fédération.
 
Le Conseil de la fédération regroupe les premiers ministres des 13 provinces et territoires. Il permet aux premiers ministres de travailler ensemble en vue de renforcer la fédération canadienne en favorisant une relation constructive entre les provinces et les territoires et avec le gouvernement fédéral.
 
NOTES BIOGRAPHIQUES
 
Lauréats 2012 du Prix de l'alphabétisation du Conseil de la fédération
 
Lisa O'Blenis - Alberta
Lisa O'Blenis est tutrice bénévole au programme Learning Advantage de la bibliothèque publique de Calgary. Ce programme permet de jumeler des bénévoles à des apprenants adultes en alphabétisation afin de les aider à atteindre leurs objectifs en lecture, en écriture et en numératie. Madame O'Blenis croit fermement en la formation continue et se passionne pour aider les adultes à surmonter des défis en matière d'alphabétisation. En personnalisant les cours offerts et en soutenant ses élèves, Lisa O'Blenis en fait un peu plus pour offrir aux apprenants les compétences en littéracie dont ils ont besoin à la maison, sur leur lieu de travail et à la poursuite de l'éducation. Elle a même aidé un de ses élèves à obtenir sa citoyenneté canadienne et celui-ci s'apprête maintenant à amorcer des études à l'Université de Calgary. Lorsqu'elle ne travaille pas comme tuteur bénévole, Lisa O'Blenis travaille en gestion des bénévoles. Elle aide et coordonne une équipe de plus de 500 personnes. Madame O'Blenis laisse un souvenir impérissable à chacun de ses élèves et est reconnue comme une personne qui défend depuis toujours la littéracie en Alberta.
 
Literacy Alliance of the Shuswap Society (LASS) - Colombie-Britannique
La Literacy Alliance of the Shuswap Society (LASS) a approché le milieu de l'alphabétisation en lui demandant : « ce qu'elle pouvait faire pour l'aider ou le soutenir ? » plutôt qu'en lui disant d'entrée de jeu « Voici ce que nous faisons ». En plus d'encourager la collaboration et les partenariats communautaires, la LASS a mis en œuvre une variété de programmes d'alphabétisation qui ont été bien accueillis à l'intention d'apprenants de tous les âges et de tous les secteurs.  Par exemple, le programme destiné aux enfants, One-to-One Children's Literacy Program, a mobilisé plus de 200 bénévoles de la collectivité dans 13 écoles. En seulement quatre mois, la vitesse de lecture des participants, et leur précision de lecture, se sont accrues considérablement. La LASS est un exemple d'engagement à l'égard de pratiques d'alphabétisation novatrices et de résultats positifs pour tous les apprenants, parce qu'elle s'efforce d'intégrer l'alphabétisation à la culture des collectivités dans l'arrondissement scolaire no 83 - Shuswap Okanagan Nord.
 
Terry Affleck - Île-du-Prince-Édouard
Terry Affleck a appris à lire à 63 ans et aujourd'hui, à 66 ans, il ne lui reste plus qu'une seule matière pour obtenir l'équivalent d'un diplôme de 12e année. Dans les années 1950, lors de ses premières années d'école, une piètre estime de lui-même et un caractère rebelle l'ont empêché de suivre le même parcours que les autres sur la voie de l'alphabétisation. Il a rapidement décidé de quitter l'école et de travailler, et ses parents ont accepté sa décision. Terry Affleck a toujours été grand travailleur et n'a jamais eu de difficulté à trouver du travail. Il jugeait ne pas avoir besoin de plus d'éducation, jusqu'au jour où il a eu des enfants et s'est rendu compte qu'il ne pouvait pas les aider à faire leurs devoirs. Pendant des années, monsieur Affleck était convaincu que tout le monde croyait qu'il savait lire, jusqu'à ce qu'un bon ami lui suggère de faire appel à un professeur en alphabétisation. Après deux ans auprès de cet enseignant, un changement important survint dans la vie de monsieur Affleck : il pouvait lire, et adorait cela. Il a aussi réalisé qu'avec un peu plus d'efforts, il pourrait enfin obtenir son diplôme d'études secondaires.
 
Tina Bergen - Manitoba
Dans son Paraguay natal, Tina Bergen a eu très jeune la passion d'apprendre, et ce, même si elle a dû cesser d'aller à l'école à 12 ans. Elle est venue s'installer au Canada avec sa famille, où « un monde nouveau s'est ouvert et ce fut comme si une nouvelle vie venait animer son esprit. » Après avoir été mise à pied à l'usine où elle travaillait, Tina Bergen a eu la possibilité de se réorienter dans le domaine des soins à domicile; mais le poste convoité exigeait une 12e année et elle n'en avait pas. Elle s'est donc inscrite à des cours au South Eastman English and Literacy Services afin d'améliorer ses compétences en écriture. En six mois, elle a terminé l'étape 3, écrit un livre intitulé Turbulence, Transitions and Triumphs et s'est inscrite à des cours de niveau secondaire. Elle est devenue un modèle pour d'autres apprenants grâce à ses écrits, son travail bénévole au district scolaire et sa transition réussie au centre d'apprentissage pour adultes.
 
Maria (Candy) Mateo - Nouveau-Brunswick
Maria (Candy) Mateo est partie d'El Salvador pour s'installer au Canada en 1994. Son désir d'apprendre l'anglais a développé le désir d'améliorer ses capacités de lecture et d'écriture.   Elle avait de la difficulté à communiquer avec ses amis canadiens, à trouver un emploi et à lire la bible.  Employant diverses méthodes pour apprendre la langue - elle utilisait un dictionnaire Anglais-Espagnol, empruntait des livres de la bibliothèque, et regardait Sesame Street - elle a tenté d'obtenir son GED, comme elle l'écrit, « avant que je commence à marcher avec une canne. » La route fut longue; mais en mai 2012, Candy Mateo a obtenu son GED.  Son but est de s'inscrire au collège dans une formation qui va l'aider à trouver un emploi intéressant.  Madame Mateo souligne que c'est grâce au soutien de sa famille et des amis et à sa foi profonde en Dieu qu'elle a réussi.
 
Elizabeth Cormier - Nouveau-Brunswick
Élizabeth Cormier a quitté l'école à dix-huit ans parce qu'elle était enceinte.  L'école n'avait pas d'importance pour elle jusqu'au jour où elle fut mère. Madame Cormier a réalisé qu'elle avait des responsabilités parentales et n'avait aucune éducation. Elle occupait des emplois, mais elle n'était pas bien rémunérée et c'était difficile de vivre avec peu d'argent. Elle ne voulait pas que sa fille vive la même situation. Elle lui a fait une promesse de terminer son secondaire, obtenir son GED et s'inscrire au collège. À trente-cinq ans, madame Cormier a décidé de retourner aux études et elle progresse très bien vers son but. Pour citer ses propres mots : « Je vais graduer avec mention d'honneur; l'honneur de me donner un meilleur futur. »
 
Kimberlly (Kim) Nielsen - Nouvelle-Écosse
Chef d'une famille monoparentale de quatre enfants, Kim Nielsen a décidé de retourner aux études lorsque la plus jeune de ses filles quitta la maison familiale pour poursuivre des études universitaires. Elle s'est d'abord inscrite à l'école secondaire pour adultes Queens, une décision qui a littéralement changé sa vie. En tant qu'étudiante, elle s'est rapidement démarquée par son dévouement, ses aptitudes au leadership et son engagement; elle a obtenu en juin 2012 son diplôme avec distinction. Kim Nielsen a participé à un large éventail d'activités, des collectes de fonds au travail bénévole dans le cadre d'un programme de formation à la technologie dans une résidence pour personnes âgées. Elle projette de suivre un programme en soins prolongés dans un collège communautaire de la Nouvelle-Écosse. Madame Nielsen réussira sans aucun doute dans le domaine de la santé, puisque c'est une personne remplie de talents, qui aime enseigner, en qui on a spontanément confiance et qui possède une personnalité pétillante.
 
Annie Neglak - Nunavut
Annie Neglak a passé les premières années de sa vie comme l'ont fait ses ancêtres durant des années -  sur les territoires qui voisinent l'avant-poste de Bathurst Inlet, dans l'ouest du Nunavut. Séparée de sa famille par la suite, elle a été envoyée dans un pensionnat où on a refusé de lui enseigner sous prétexte qu'elle était « trop âgée ». On l'a plutôt obligée à travailler au pensionnat. Madame Neglak a toujours voulu corriger cet affront et n'a également jamais cessé de défendre son peuple. C'est à la fin de la cinquantaine qu'elle a amorcé une démarche d'alphabétisation. Elle a d'abord complété une éducation de base en formation aux adultes, puis s'est inscrite à un programme en vue de devenir travailleuse sociale au Nunavut Arctic College. Elle a aussi poursuivi sa formation de base, et a finalement obtenu un diplôme d'études collégiales. Madame Neglak défend toujours très énergiquement l'importance de l'alphabétisation. Maintenant aînée, elle est un véritable exemple pour tous les Inuits qui doivent lutter contre l'adversité et ne cesse encore aujourd'hui de redonner à son peuple.
 
Community Literacy of Ontario - Ontario
Community Literacy of Ontario (CLO) est un réseau d'agence communautaire qui œuvrent en littéracie. CLO a été fondé en 1994 et se trouve à Barrie. Cet organisme se passionne pour la littéracie, l'apprentissage et le pouvoir de la communauté. Sa mission consiste à offrir des ressources, de l'information et de la formation pour les intervenants. L'organisme croit fermement en l'importance de rendre la formation très accessible et a été parmi les premiers à adopter l'enseignement en ligne. CLO offre de la formation en personne, des ateliers en ligne, des séminaires Web, des modules d'autoformation, des balados, des vidéos en ligne et plus encore. CLO est peut-être petit, mais a toujours vu grand et travaille d'arrache-pied à soutenir les organismes communautaires de littéracie de l'Ontario dans le travail important qu'ils accomplissent pour aider les adultes à améliorer leurs compétences en littéracie et en numéracie.
 
Romain Audet - Québec
À son entrée en alphabétisation, au Centre d'éducation des adultes de Saint-Prosper, M. Romain Audet se débrouillait un peu en lecture et en écriture; le calcul lui était inconnu. Cette situation lui faisait éprouver une grande timidité face aux autres. Après quelque temps, les barrières sont tombées, son goût d'apprendre et sa confiance en lui-même se sont accrus. Ses progrès lui permettent maintenant de fréquenter la bibliothèque, de faire son budget, d'utiliser des outils tels que grammaires, dictionnaires et ordinateur pour parfaire ses apprentissages. Il a aussi noué de nouvelles amitiés, varié ses passe-temps, ce qui fait qu'il prend davantage de plaisir à la vie avec son entourage. Bref, comme il le dit lui-même : « Ma vie a changé. Je ne suis plus seul. Je suis bien dans ma peau! »
 
Gordon Li - Saskatchewan
Lorsque Gordon Li est arrivé au Canada il y a plus de 20 ans, il parlait couramment le chinois et le russe, mais avait peu de compétences en anglais. Il a participé à des programmes de littéracie communautaire, dont ceux offerts à la bibliothèque publique de Regina, à la Regina Open Door Society, au centre de formation pour adultes Lifelong Learning Centre et au Regina Literacy Network. Pour lui, toute la société est une salle de classe. Monsieur Li travaille à la promotion de l'apprentissage et de l'alphabétisation chez les adultes. Il est pair enseignant, interprète bénévole et aide les entrepreneurs immigrants. Il est présentement chef des apprenants (learner leader) et trésorier du  Regina Literacy Network, membre du regroupement des conférenciers et du comité pour les adultes apprenants du Saskatchewan Literacy Network. En 2010, monsieur Li  a reçu le prix Celebrating Seniors, premier prix provincial remis à un aîné bénévole.
 
Karra Dillon - Territoires du Nord-Ouest
Karra Dillon est une jeune Inuvialuite qui vit dans la communauté de Tuktoyaktuk, dans les Territoires du Nord-Ouest. Elle a quitté l'école à un très jeune âge pour fonder une famille et est retournée aux études en 2010 afin d'amorcer une carrière. Le printemps dernier, madame Dillon a obtenu son diplôme de formatrice en langue et culture autochtone du collège Aurora d'Inuvik, dans les Territoires du Nord-Ouest. Lorsqu'elle a amorcé son programme de formation, Karra Dillon était oratrice débutante et a travaillé très fort afin de devenir une oratrice chevronnée, affichant une remarquable maîtrise de la langue siglitun inuvialuktun. La passion que madame Dillon voue à sa langue et à sa culture s'exprime également dans la pratique de la danse et des percussions traditionnelles. Elle souhaite poursuivre son éducation et vise un nouvel objectif, celui d'obtenir un baccalauréat en éducation.
 
Doris Roberts - Yukon
Doris Roberts est une aînée de la communauté Tr'ondëk Hwëch'in de Dawson City. Elle a fait de l'étude, de la récupération et de l'enseignement de la langue traditionnelle Hän le travail d'une vie. De retour dans sa famille après des années au pensionnat, madame Roberts a travaillé très fort à réapprendre sa langue, qu'on lui avait interdit de parler. Elle a ensuite commencé à l'enseigner aux autres. Madame Roberts a également joué un rôle de premier plan dans la renaissance de la langue et des chansons Hän qui avaient été transmises à la communauté Tanacross d'Alaska. La matière qu'elle enseigne comprend maintenant des chansons, des histoires et des danses disparues depuis un siècle. Les Tr'ondëk Hwëch'in chantent maintenant ses chansons traditionnelles lors de rassemblements. Grâce aux efforts de madame Roberts, et à son dévouement pour la langue Hän, les membres de sa communauté ont bon espoir que le Hän redeviendra une langue forte et vivante et une part importante de leur culture.