Publication de Statistique Canada : Répartition des tâches ménagères entre les femmes et les hommes

Publication de Statistique Canada : Répartition des tâches ménagères entre les femmes et les hommes

Par Katherine Marshall

La plupart des adultes consacrent plusieurs années à cumuler le travail rémunéré et les tâches domestiques afin d’assurer le maintien et le bon fonctionnement de leur ménage. Nombreux sont les facteurs qui influent sur la quantité et la nature du travail, rémunéré ou non, qui se fait dans un ménage. Il faut notamment tenir compte du stade atteint dans le cycle de vie, de l’économie, de la situation familiale et des attentes de la société. Comprendre la répartition et le partage de ces types de travail pendant la vie aide à élaborer les programmes et les politiques du travail et de la famille.

Bien que les tâches soient toujours divisées au sein des familles, les heures de travail rémunéré, les gains moyens et le temps consacré aux tâches domestiques et aux soins aux enfants sont de plus en plus semblables entre conjoints, et ce, au Canada comme dans les autres pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) (Kan et coll., 2011; Marshall, 2009 et 2006). Chez les adolescents canadiens, on constate aussi que l’écart de prise en charge des tâches domestiques est moindre entre garçons et filles qu’auparavant (Marshall, 2007).

Ces résultats indiquent que les tâches et les rôles attendus des hommes et des femmes continuent à évoluer. Cette constatation vaudrait plus particulièrement pour la génération Y, c’est-à-dire pour les gens nés entre 1980 et 1995 qui ont grandi à une époque de transformation de la dynamique et de la formation des familles. La génération dont elle est issue, celle des baby-boomers nés et élevés après la Seconde Guerre mondiale, vivait le plus souvent dans des familles à deux soutiens dont un nombre appréciable de mères étaient le principal soutien (Sussman et Bonnell, 2006). Il faut aussi dire que, pendant l’enfance des membres de la génération Y, une partie des pères avaient pu prendre un congé parental payé grâce à un programme instauré à leur intention en 1990.

Les cohortes d’âge exposées aux mêmes phénomènes historiques et culturels ont généralement des points de vue communs (Ryder, 1965). On peut en outre penser que les attitudes et les comportements générationnels s’acquièrent dans les années de formation et se stabilisent souvent à l’âge adulte (Williams et Davidson, 1996 ; van den Broek, 1999). Le fait de grandir dans une culture de double revenu familial a-t-il contribué à la façon dont les hommes et les femmes de la génération Y se livrent au travail, rémunéré ou non, dans leur ménage? Y a-t-il toujours convergence du partage des tâches dans les couples de la présente génération?

Dans le présent article, on se reporte aux données sur l’emploi du temps de l’Enquête sociale générale (ESG) de 1986, 1998 et 2010 pour examiner l’évolution de la participation à l’activité, rémunérée ou non, au sein du ménage et le temps qui y est consacré chez les membres de 20 à 29 ans de trois générations, soit celle du boom des naissances et les générations X et Y (voir Trois générations et Sources de données et définitions). Si on a choisi cette tranche d’âge, c’est pour tenir compte de la génération Y. Pour la première fois, en 2010, il était possible de regarder l’emploi du temps de la génération Y maintenant parvenue au jeune âge adulte. Dans une dernière section, on voit comment se répartit le temps entre le travail rémunéré et le travail non rémunéré dans les couples à deux soutiens.


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