UNESCO : Exercices d'égalité pour l'éducation

UNESCO : Exercices d'égalité pour l'éducation


Le 5 octobre, journée mondiale des enseignants, l'Unesco appelle à porter une attention particulière à la dimension de genre. En terme d'accès à la scolarité, mais aussi en matière d'égalité au sein de la profession

En 2015, « donner à tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires » : c'est l'un des Objectif du millénaire pour le développement. Pour l'atteindre, il manque aujourd'hui 2 millions de postes d'enseignants, indique l'Unesco. Et, en prenant en compte les départs, ce sont 6 millions d'enseignants dont le monde aura besoin d'ici 4 ans. L'organisation des Nations unies pour l'éducation publie ces données (1) à l'occasion de la Journée mondiale des enseignants, le 5 octobre, qu'elle a instaurée en 1994.

Attention à la dimension de genre

L’Afrique subsaharienne représente à elle seule plus de la moitié de ce besoin d'enseignants. Mais la pénurie ne se limite pas aux pays en développement, insiste l'Unesco : les Etats-Unis, l’Espagne, l’Irlande, l’Italie ou encore la Suède figurent parmi les 112 pays qui ne disposent pas de tous les enseignants nécessaires (l'organisation ne disposait pas de données disponibles pour la France).

Cette année, la journée mondiale des enseignants a pour thème : « Les enseignants pour l'égalité des genres ». L'occasion pour l'Unesco de rappeler que, outre le besoin global d'enseignants, « la dimension de genre doit recevoir une attention particulière, à commencer par l'accès des filles à l'école ».

En septembre, la Banque mondiale se montrait positive, constatant que « les écarts entre les garçons et les filles dans l'enseignement primaire se sont résorbés dans presque tous les pays » et qu'ils « diminuent rapidement » dans le secondaire. La directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, établit un constat plus sombre :« Les tendances montrent que les taux de scolarisation ont augmenté dans le monde dans l'enseignement primaire et moyen, mais que les différences entre les sexes demeurent ». Les femmes représentent encore les deux tiers de la population analphabète dans le monde et la majorité des enfants en dehors du système scolaire est constituée par les filles.

Féminisation/dégradation

Les femmes, en revanche, sont très largement majoritaires chez les enseignants de l'éducation primaire : à 62% en moyenne dans le monde, mais jusqu'à 99% dans certains pays (2). « Cependant, avec la féminisation croissante de la profession, les conditions d’emploi, les salaires et le statut se sont dégradés », déplorent l'Unesco et d'autres institutions internationales dans un message commun ce 5 octobre (3).

Les signataires poursuivent : « Si l’on veut que les enseignants servent de modèles en matière d’égalité des genres aux garçons et aux filles, dans tous les domaines et à tous les stades de leur scolarité, il faut s’attaquer aux inégalités existant au sein de la profession. » Ce qui implique des politiques pour « promouvoir l’égalité des chances si l’on veut que les femmes puissent accéder à des postes de chef d’établissement, de responsable d’institution et de décideur au sein des ministères de l’éducation, et soient plus nombreuses à enseigner les sciences, les mathématiques et la technologie ». Mais aussi « que plus d’hommes soient recrutés comme éducateurs aux niveaux préscolaire et primaire. »