Les services d'alphabétisation menacés par des compressions budgétaires - Alphabétisation en péril au Centre régional intégré de formation à Granby

Les services d'alphabétisation menacés par des compressions budgétaires - Alphabétisation en péril au Centre régional intégré de formation à Granby

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Syndicat de l'enseignement de la Haute-Yamaska

GRANBY, QC, le 17 juin 2011 /CNW Telbec/ - Les élèves et les enseignants du Centre régional intégré de formation (CRIF) de Granby ainsi que les partenaires régionaux, expriment leur vive inquiétude quant à l'application de nouvelles règles budgétaires aux commissions scolaires décrétées dernièrement menacant les services offerts à la clientèle de l'Éducation aux adultes (EDA) et plus particulièrement les services d'alphabétisation du CRIF. En effet, les enveloppes budgétaires allouées par le Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport sont considérablement réduites et malgré une substantielle liste d'attente, il deviendra difficile sinon impossible d'offrir des services suffisants à des personnes qui en ont grandement besoin.

Depuis 1967, le CRIF, un centre à l'intention des adultes, permet de répondre aux besoins de scolarisation des gens de la région. On y dispense un enseignement à plus de 2 500 élèves annuellement, autant à la formation générale aux adultes qu'à la formation professionnelle. Il s'agit d'un environnement stimulant où passion, plaisir d'apprendre et goût du dépassement sont au rendez-vous.

L'alphabétisation est un service essentiel pour notre communauté afin de contrer le décrochage, le chômage et le recours à l'aide sociale. Notre clientèle se compose de décrocheurs, d'allophones et de Québécois de souche de tous âges. Ce sont des gens démunis, souvent sans voix et sans outils. Il faut souligner les belles réussites de l'alphabétisation au CRIF :

  •     Augmentation régulière de la clientèle et des groupes/classe;
  •     Grande proportion d'élèves qui continuent au secondaire et à la formation professionnelle;
  •     Plusieurs prix :
  1. Voix de l'Excellence en 2007 : Hélène Goasdoué, enseignante et chef de groupe en alphabétisation;
  2. Prix d'Excellence 2008-2009 de la Fédération des commissions scolaires du Québec : projet « Automne de l'Alpha »;
  3. Prix de la persévérance scolaire de la Fédération autonome de l'enseignement en 2010 : Benoît Dufresne, étudiant en alphabétisation;
  4. Prix de la persévérance scolaire en 2011 au Gala des Commissaires : Isabelle Gauthier, étudiante en alphabétisation. De plus, lors de ce même gala, trois des cinq étudiants méritants du secondaire provenaient de l'alphabétisation;
  5. Bourse du maire 2011 : Cyrille Muvunandinda (élève finissant du secondaire étant passé au préalable par l'alphabétisation);
  6. Prix communautaires de l'alphabétisation de Postes Canada : mise en candidature de l'équipe d'alphabétisation du CRIF.


Avant de mettre en péril un programme qui a fait ses preuves, souvenons-nous du plan stratégique 2008-2012 de la Commission scolaire du Val-des-Cerfs dont les objectifs sont clairement définis :

  •     Améliorer les résultats des élèves en lecture et dans les autres disciplines, chez les jeunes et les adultes.
  •     Augmenter le nombre d'élèves sortant de nos écoles et des centres avec une qualification ministérielle de façon à contrer le décrochage.
  •     Poursuivre de façon dynamique la mise en place du Programme de formation de l'école québécoise ainsi que le déploiement de la formation  professionnelle.
  •     Maintenir, consolider et développer des projets pour l'application du programme de formation aux secteurs des jeunes et des adultes.
  •     Augmenter le nombre d'élèves en formation professionnelle.
  •     S'assurer de satisfaire aux conditions matérielles et humaines requises pour la mise en place du Programme de formation de l'école québécoise.


À la lumière de ces informations, il faudrait que l'on s'entende pour concilier actions et intentions, c'est-à-dire le plan stratégique et les services essentiels à une clientèle démunie. Il n'est pas inutile de rappeler quelques statistiques qui donnent à réfléchir :

  •     Un seul décrocheur coûte 500 000 $ à l'État1.
  •     Le coût pour sauver un décrocheur : 10 000 $ à 12 000 $2.
  •     On estime à 1,9 milliard de dollars l'enjeu économique lié au décrochage au Québec, cela pour les 28 000 jeunes qui décrochent du secondaire chaque année3.
  •     Le revenu annuel moyen d'un décrocheur est de 25 000 $ comparativement à 40 000 $ pour un diplômé du secondaire4.


D'autres faits et statistiques provenant des données de 2001 recueillies par Statistiques Canada pour le territoire de la Commission scolaire du Val-des-Cerfs peuvent également être mentionnés :

  •     À Granby, près de 12 000 personnes âgées de vingt ans et plus ne possèdent pas de diplôme, ce qui représente près de 37 % de la population.
  •     Plus de 15 000 adultes ayant moins de neuf ans de scolarité habitent ce territoire.


Granby est une ville désignée pour l'accueil des immigrants. Il y a donc une obligation de fournir des services de francisation et d'alphabétisation à ceux-ci. Certaines commissions scolaires ont fait le choix d'absorber le manque à gagner. Peut-on espérer que la Commission scolaire du Val-des-Cerfs fera de même pour maintenir des services considérés essentiels?

Les partenaires régionaux, le personnel, les élèves du CRIF ainsi que les représentants syndicaux de l'EDA-FP du Syndicat des enseignants de la Haute-Yamaska sonnent l'alarme avant qu'il ne soit trop tard. Nous devons maintenir ces services et éviter la détérioration des programmes d'alphabétisation et de formation générale. La Commission scolaire du Val-des-Cerfs doit assumer ses responsabilités et donner un signal clair sur les objectifs sur lesquels elle s'est engagée.

Renseignements :
Source :       Centre régional intégré de formation (CRIF)
Renseignements :      Mario Cornellier et Myriam Noël-Saindon
Téléphone :       450 378-8544