Soutien à domicile des aînés: la ministre Thériault se paie une annonce sur le dos des entreprises et leurs clients

Soutien à domicile des aînés: la ministre Thériault se paie une annonce sur le dos des entreprises et leurs clients

Communiqué
Les aînés et les travailleuses en font les frais!

MONTRÉAL, le 16 déc. /CNW Telbec/ - Alors que les entreprises d'économie sociale en aide domestique (EÉSAD) obtenaient 3,5 M$ pour la majoration de l'aide financière variable du Programme d'exonération financière pour les services d'aide domestique (PEFSAD), le 2 octobre dernier, voilà qu'elles apprennent deux mois plus tard que ces 3,5 M$ seront puisés à même les budgets du PEFSAD à compter du 1er avril 2010. Un programme qui, rappelons-le, dessert annuellement 76 000 usagers parmi les plus vulnérables de notre société. En fin de compte, ce sont les clients ou les EÉSAD qui paieront pour l'annonce du gouvernement. C'est ce qu'ont tenu à dénoncer les porte-parole de l'Aile rurale, de la Coalition des entreprises d'économie sociale en aide domestique et de la Fédération des coopératives de services à domicile et de santé du Québec, ainsi que les organisations de la société civile qui les appuient, en conférence de presse ce matin à Montréal.

"Nous allons de déception en déception et on se sent leurré! À la même époque l'an dernier, précisément le 3 décembre 2008, nous faisions une sortie publique pour partager notre inquiétude face à l'inaction palpable dans ce dossier et réclamer pour une énième fois que l'aide variable du PEFSAD soit majorée. Nous faisions également état que la perte de services chez les usagers, principalement des aînés, même à court terme, entraînait un fardeau fiscal beaucoup plus grand pour l'État et son réseau public de santé que les 15 M$ demandés et justifiés. Nous avons travaillé d'arrache-pied pour que nos représentations politiques portent des fruits. L'obtention des 3,5 M$, bien que nettement insuffisants, a été reçue positivement de la part de nos membres puisque la ministre déléguée aux Services sociaux, Mme Lise Thériault, insistait sur le fait qu'il s'agissait d'un premier pas, d'une première étape. Nous avons alors cru à un réel partenariat basé sur la transparence et la franche collaboration. Or, deux mois plus tard, on nous apprend que, finalement, la majoration annoncée devient malheureusement un cadeau de Noël empoisonné!", s'est indignée Marie-Claude Gasse, porte-parole pour la Coalition des entreprises d'économie sociale en aide domestique.

J. Benoit Caron, directeur général de la Fédération des coopératives de services à domicile et de santé du Québec, s'est pour sa part exprimé en ces termes : "Si vous demandez à la ministre déléguée aux Services sociaux quels sont les motifs qui sous-tendent une telle décision, c'est simple, elle vous répondra que cette situation s'explique par les compressions budgétaires que son gouvernement impose aux différents ministères en ce moment. Cependant, en ce qui nous concerne, ça fait maintenant 12 ans que nous attendons cette majoration pour au moins rattraper le coût de la vie. Les conséquences d'une telle situation sont majeures et désastreuses : pour les aînés, cela signifie, pour beaucoup d'entre eux, l'obligation d'abandonner des services essentiels qui leur permettaient de demeurer à domicile. Pour les 6 000 préposées à faibles revenus, cela signifie qu'elles ne pourront voir leurs conditions de travail s'améliorer. Je n'arrive pas encore à croire qu'on ait pu nous donner 3,5 M$ d'une main et qu'on puisse nous les reprendre de l'autre. C'est invraisemblable et indécent!"

Pour Hélène St-Laurent, porte-parole de l'Aile rurale : "Il est hors de question que les EÉSAD portent l'odieux d'aller expliquer à leurs usagers que, dans ce contexte, les entreprises devront, pour une grande majorité d'entre elles, procéder à une hausse tarifaire pour assurer leur survie et que, par conséquent, les aînés les plus démunis n'auront d'autre choix que de réduire, voire même abandonner les services faute de moyens financiers pour se les payer. Il est grand temps que M. Charest assume ses responsabilités et qu'il regarde nos aînés droit dans les yeux en essayant de leur faire avaler cette pilule!", laquelle a tenu à ajouter que les représentants des trois organisations exigeront une rencontre avec le premier ministre pour connaître les réelles intentions du gouvernement dans ce dossier.

Rappelons qu'il y a 101 EÉSAD au Québec qui emploient environ 6 000 personnes et offrent à 76 000 clients, dont environ 80 % ont 65 ans et plus, 5 millions d'heures de services annuellement. La clientèle de ces entreprises, si elle répond aux critères du programme, obtient une aide financière du PEFSAD.

[Source : http://www.newswire.ca/fr/releases/archive/December2009/16/c3807.html]