La formation continue au cégep doit être accessible à tous les adultes

La formation continue au cégep doit être accessible à tous les adultes

Montréal, le 28 novembre 2007 - Dans le bilan du plan d'action 2002-2007 de la Politique gouvernementale d'éducation des adultes et de formation continue qu'elle a produit à la demande du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, la Fédération des cégeps réclame un élargissement de l'accès à des services à temps plein ou à temps partiel pour tous les adultes, à travers un financement plus souple, sur la base d'une enveloppe budgétaire ouverte.

« Nous savons que la moitié des emplois qui seront créés au Québec d'ici trois ans nécessiteront une formation postsecondaire. On remarque aussi que la demande en matière d'éducation des adultes est de plus en plus orientée vers le collégial dans les grandes sociétés industrielles. Dans ce contexte, il est primordial que le mode de financement de la formation continue permette aux collèges québécois de répondre aux besoins de tous les adultes », a indiqué M. Gaëtan Boucher, président-directeur général de la Fédération des cégeps.

Environ 23 000 personnes participent à des activités de formation continue au cégep cette année. Selon les données de 27 établissements, au moins 5500 adultes sont inscrits sur des listes d'attente en vue d'accéder à une formation menant à une attestation d'études collégiales (AEC).

Un accès trop restreint à la formation continue

Parmi les adultes qui ne peuvent actuellement trouver au cégep les services dont ils auraient besoin figurent les personnes immigrantes. Alors que le Québec en accueille environ 45 000 par année — un chiffre qui sera porté à 55 000 à partir de 2010 —, des immigrants se voient bloquer l'accès à des programmes d'AEC, faute de places disponibles. Une situation d'autant plus critique que ces programmes constituent pour eux une clé pour l'emploi et que leur participation au marché du travail représente une solution aux pénuries de main-d'œuvre auxquelles l'économie québécoise fait face.

L'insuffisance des ressources et la rigidité des modalités de financement de la formation continue nuisent également aux adultes en emploi en quête d'un perfectionnement à temps partiel. Les effectifs en formation continue à temps partiel dans les cégeps déclinent constamment depuis le début des années 90, les collèges n'étant pas en mesure, faute de moyens, d'adapter suffisamment leur offre de service à la réalité professionnelle de cette clientèle qu'on estime à environ 4 millions de personnes, dont 50 % ont des études postsecondaires.

Par ailleurs, les 17 500 jeunes qui obtiennent annuellement un diplôme de formation technique, et qui seront appelés à mettre à jour et à développer régulièrement leurs connaissances, constituent un autre public que les cégeps veulent pouvoir rejoindre davantage à travers leurs services de formation continue.

Des pistes de solution

En lien avec le plan d'action 2008-2013 que le gouvernement doit déposer au printemps prochain, la Fédération des cégeps a identifié un certain nombre de priorités en vue de lever les obstacles qui empêchent les collèges de jouer pleinement leur rôle auprès de l'ensemble des adultes et des entreprises.

Pour la Fédération, rendre la formation continue plus largement accessible passe nécessairement par une relance de la formation à temps partiel, dans les programmes d'AEC et de DEC, et sous la forme de cours « hors programme », une formule qui attire la majorité des adultes inscrits en formation continue dans les autres provinces canadiennes. Au Québec, le gouvernement finance uniquement les cours intégrés à un programme de DEC ou d'AEC, ce qui pénalise les adultes qui souhaitent suivre un cours crédité, souvent lié à leur emploi, sans devoir s'inscrire à un programme complet. Les collèges doivent disposer, par ailleurs, des ressources nécessaires pour implanter des services d'accueil et d'orientation afin d'encourager la demande des adultes et de cerner leurs besoins. Ils veulent aussi accentuer les rapprochements avec le marché du travail pour assurer l'harmonisation constante de leurs services avec les besoins de l'entreprise.

Le développement des services de reconnaissance des acquis et des compétences, ainsi que la diversification de l'offre de formation manquante, constituent d'autres solutions à mettre en œuvre rapidement. L'ensemble de ces priorités s'appuient sur un financement ouvert et souple, comme c'est d'ailleurs le cas pour les universités.

« Le plan d'action gouvernemental doit absolument régler les difficultés historiques de la formation continue pour qu'aucun adulte québécois ne soit laissé pour compte. Le transfert au Québec, en 2008-2009, d'une somme de 120 millions issue du dernier budget fédéral et destinée à soutenir la formation liée à l'emploi devra contribuer à élargir l'accès des adultes à la formation offerte au cégep », a conclu M. Boucher.


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Source : Caroline Tessier, directrice des communications
Téléphone : (514) 381-8631, poste 2337
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Le document Bilan du plan d’action 2002-2007 de la Politique gouvernementale d’éducation des adultes et de formation continue et priorités pour le plan d’action 2008-2013 est disponible sur le site Web de la Fédrération des cégeps : www.fedecegeps.qc.ca.