Recueil de données mondiales l'éducation 2007 : statistiques comparées sur l'éducation dans le monde

Recueil de données mondiales l'éducation 2007 : statistiques comparées sur l'éducation dans le monde

Un nouveau rapport de l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU) indique que le budget consacré à l’éducation dans un seul pays du niveau de l’Allemagne, la France, l’Italie ou le Royaume-Uni est supérieur à celui consacré à l’éducation par l’ensemble de la région sub-saharienne du continent africain.

L’édition 2007 du Recueil de données mondiales sur l’éducation propose les dernières statistiques portant sur le domaine de l’éducation - du primaire à l’enseignement supérieur - dans plus de 200 pays. Cette année, le Recueil accorde une place privilégiée à l’examen du financement de l’éducation et présente une série d’indicateurs permettant de comparer les dispositifs de financement entre les différents pays et par niveaux de formation.

Selon le nouveau rapport, en Afrique sub-saharienne, le budget alloué à l’éducation par les pouvoirs publics ne représente que 2,4 % du budget mondial dans ce secteur. Pourtant, environ 15 % de la population mondiale en âge d’être scolarisée vit dans ces pays. Au contraire, les États-Unis, où ne vivent que 4 % des enfants et jeunes adultes du monde entier, représentent 28 % du budget mondial consacré à l’éducation. Ce chiffre s’explique avant tout par le grand nombre d’étudiants inscrits dans des établissements universitaires et par le coût relativement élevé de la formation à ce niveau.

En fait, les États-Unis sont les premiers investisseurs dans l’éducation. Le rapport indique en effet que le budget que ce pays consacre au secteur de l’enseignement public est quasiment équivalent à la somme des budgets alloués par les pays de six régions, à savoir les pays arabes, l’Europe centrale et de l’Est, l’Asie centrale, l’Amérique latine et les Caraïbes, l’Asie du Sud et occidentale et l’Afrique sub-saharienne.

L’Asie de l’Est et le Pacifique occupent la deuxième place en termes de part du budget public mondial consacré à l’éducation avec 18 % (derrière la région Amérique du Nord et Europe de l’Ouest). Cependant, l’investissement public des pays de cette région reste sans commune mesure avec leur part du PIB mondial, qui s’élève à 28 %, ni même avec les 29 % de la population mondiale en âge d’être scolarisée qui vivent dans ces pays.

En Asie du Sud et de l’Ouest, le scénario est tout à fait différent : 7 % du budget de l’éducation dans le monde y est dépensé alors que la région compte 28 % des enfants et jeunes adultes de la planète. La situation est plus équilibrée en Amérique latine et dans les Caraïbes, région qui représente 8 à 9 % du budget mondial consacré à l’éducation, ainsi que de la population en âge d’être scolarisée et du PIB mondial.

Si les crédits publics ne sont que l’une des sources de financement de l’éducation, ils représentent néanmoins la principale d’entre elles. Cependant, de nombreux pays, en particulier les moins riches, attendent des étudiants et de la communauté qu’ils assument divers coûts liés à l’éducation à travers le règlement de droits de scolarité, l’achat des manuels scolaires et des uniformes, mais aussi la contribution au paiement du salaire des enseignants et la participation aux frais des associations de parents et d’étudiants. Il convient donc de tenir compte de la part des crédits privés pour évaluer ce qu’un pays investit dans le secteur de l’éducation.

« Le financement par des acteurs privés est souvent mal vu lorsqu’on aborde ces questions, mais il est impératif de faire une distinction entre les différents niveaux de formation, » explique Hendrik van der Pol, directeur de l’ISU. « Un grand nombre de pays, riches comme pauvres, recourent aux fonds privés et aux partenariats pour développer la formation au niveau universitaire. Le défi à relever consiste à garantir l’accès des élèves issus de milieux défavorisés à l’éducation grâce à des dispositifs tels que les bourses ou les prêts sans intérêts. »

« Mais il n’en va pas du tout de même aux niveaux primaire et secondaire pour lesquels se posent de graves questions d’équité » poursuit Hendrik van der Pol. « Les pouvoirs publics doivent-ils se reposer uniquement sur les familles pour que soit respecté le droit humain en vertu duquel chacun doit avoir accès à une formation de base de qualité ? »

La situation de l’Inde illustre parfaitement ce problème. En effet, dans ce pays, les familles assument plus du quart (28 %) du coût de la scolarisation de leurs enfants aux niveaux primaire et secondaire. Ces frais constituent donc un véritable obstacle à l’éducation pour les enfants issus de familles pauvres. Cependant, les familles n’assument que 14 % du coût des études au niveau universitaire, or celles-ci sont généralement plus accessibles aux étudiants issus de milieux favorisés.

D’après les données exposées dans le rapport, c’est au Nicaragua que la formation coûte le plus aux familles, puisque ces dernières assument quasiment la moitié du coût de l’éducation aux niveaux primaire et secondaire. On constate que la part des fonds privés est également élevée au Chili (31 %), en Indonésie (25 %) et en République démocratique populaire lao (21 %).

« Ce qui est certain, c’est que nous avons besoin de davantage de données, » affirme Hendrik van der Pol. « À l’heure actuelle, pas plus de 60 pays sont en mesure de fournir des chiffres fiables concernant le financement privé de l’éducation. Sans données supplémentaires, nous continuerons de sous-estimer le fardeau considérable que cela représente pour les familles d’envoyer leurs enfants à l’école. »

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Présentation sur le site de l'INRP

Education: un seul pays d'Europe dépense autant que l'Afrique sub-saharienne (Unesco)